Avant de se plonger dans les 3 tendances HR de 2022, il est important de les positionner dans le contexte actuel.
Quelle est la réalité d’aujourd’hui dans le monde du travail ? Pour le savoir, voici 5 mouvements qui la déterminent.
Malgré la vaccination et la baisse du nombre de personnes hospitalisées, le virus est encore présent. Tandis que certains veulent retrouver leur « vie d’avant », d’autres craignent plus que jamais les interactions sociales. Une chose est sûre, la réalité du travail a changé !
Malgré quelques réticences tenaces, le télétravail n’est plus un mot tabou, la collaboration à distance non plus. Les espaces de travail communs de l’entreprise se transforment et deviennent à la fois des showrooms pour accueillir les clients, des lieux pour des événements hybrides ou encore de rencontres informelles entre les collaborateurs pour fêter la réussite d’un projet.
En somme, et selon le type d’entreprise, le bureau n’est plus ce qui détermine la réalité du travail – lequel peut se réaliser n’importe où – mais un lieu de rassemblement.
Ce phénomène décrit la forte augmentation des démissions dans le monde qui est s’est produite pendant l’année 2021. Aux Etats-Unis seulement, selon le Bureau Américain des statistiques du travail, c’est près de 22,5 millions de travailleurs américains qui ont quitté leur job depuis février 2021.
De plus, selon une enquête de l'institut Gallup, la crise sanitaire a modifié « la façon dont les personnes travaillent et considèrent leur travail ». Toujours selon cette enquête, 48% des américains seraient à la recherche d’un autre emploi.
En France, même si le phénomène est, pour l’instant, moins visible, deux fronts de démissions impressionnants par leur nombre ont eu lieu depuis le début de la pandémie. D’abord dans le système hospitalier, où le personnel infirmier notamment a traversé le plus fort de la crise avec d’extrêmes difficultés de moyens. Aujourd’hui, 10 % des postes infirmiers sont vacants.
Un autre secteur a vu son effectif réduire comme peau de chagrin : en 1 an, l’hôtellerie-restauration a perdu 237 000 personnes.
Pour finir, le Centre Inffo via son Baromètre de la formation et de l’emploi 2021 estime que 49 % des travailleurs français envisagent de changer d’emploi à court ou moyen terme.
Si les RH n’avaient pas encore tous pris le pli de la technologie, la pandémie et les confinements les ont plongés dans la collaboration à distance. Mais de nombreuses solutions RH qui arrivent sur le marché vont extrêmement vite.
Si bien que ces services ont du mal à saisir de ce qui est vraiment pertinent dans leur pratique quotidienne pour le différencier de ce qui peut être gadget.
Les services RH ont aussi besoin d’un temps de formation pour accepter que la technologie prenne une part de leur travail.
Pour cela, les outils numériques doivent être le facteur d’un gain de temps réel qui entraîne un accompagnement plus important et durable des collaborateurs.
La génération Z ne veut plus du « métro-boulot-dodo ». Les collaborateurs nés entre 1997 et 2015 qui arrivent actuellement sur le marché du travail ont conservé les habitudes de la génération Y.
Ils veulent exercer un métier qui a du sens, dans une entreprise qui prône des valeurs fortes et ne surtout pas rester dans le même poste jusqu’à la retraite.
A cela s’ajoutent d’autres revendications telles que l’inclusivité, le respect des droits et, plus étonnant ou non, l’importance de la relation humaine en face à face plutôt que par écran interposé.
Pour autant, cette génération est hyper-attachée à la technologie puisqu’elle est née avec. Elle est aussi celle qui voit le changement climatique arriver et sait qu’elle est en première ligne dans ce combat.
La flexibilité du lieu de travail : pas question de rester dans un même bureau du lundi au vendredi, elle veut choisir sa place et changer d’avis à tout moment. Elle veut aussi limiter ses émissions carbone.
Les collaborateurs de la génération Z ont ainsi une connaissance et une curiosité sans limites, un esprit aventureux, tout en conservant les pieds sur terre.
Pour autant, tout n’est pas rose, que ce soit pour la génération Z ou ses prédécesseurs.
Alors que le rebond économique qui fait suite à la crise est exceptionnel, avec des hausses de recrutements partout dans le monde et notamment en France, les entreprises font face à deux types de pénuries qui les pénalisent dans leur croissance : les matières premières et les compétences des candidats.
Si bien que l’adéquation des formations par rapport aux besoins ne semble pas atteinte.
Comme l’explique le World Economic Forum, il est aujourd’hui essentiel de faire la « révolution du reskiling », autrement dit de réadapter – et quelque part de réenchanter – la formation initiale et continue.
Cela, principalement dans les secteurs de la donnée, de l’ingénierie, mais aussi de la culture et des services à la personne. L’upskilling et le reskilling seront une priorité stratégique pour les organisations de tous les secteurs dans les années qui viennent.